Manifeste

INTRODUCTION

Depuis la pénétration des esclavagistes arabes sur le continent durant l’antiquité, puis la déportation vers l’Amérique du premier esclave noir, la lutte des africains pour leur libération, leur indépendance et leur souveraineté n’a jamais connu de répit. Cette lutte multiforme a pris la forme d’un combat pour « la mise du panafricanisme au pouvoir » à partir de la première conférence panafricaine de 1900 à Londres.

Voici donc plus de trois cinquantenaires passés et, le panafricanisme n’est au pouvoir nulle part. Pire, le panafricanisme peine encore à devenir une force incontournable pour l’indépendance et la souveraineté, sur le continent comme dans les territoires des diasporas historiques panafricaines. Trop, c’est trop !

Le panafricanisme ne peut pas, siècle après siècle, génération après génération, n’être qu’une référence historique et culturelle, ou un faire-valoir pour certains dirigeants africains qui veulent, de temps en temps faire peur à leurs maîtres de la fameuse Communauté Internationale.

Le panafricanisme est devenu une idéologie aboutie, absolument distincte de toutes les autres idéologies dominantes de notre époque, le capitalisme, et le communisme, idéologies qui sont adaptées aux peuples qui les ont conceptualisées.

Il est temps, grand temps, que le panafricanisme, l’idéologie de la libération, de la souveraineté et de l’unité de l’Afrique et des territoires panafricains, soit mis au pouvoir dans chaque territoire panafricain, pour la souveraineté et la Renaissance Kamit.

Le présent Manifeste, qui sera publié dans toutes les langues parlées et écrites par la majorité des populations africaines et diasporiques, est rédigé pour servir de boussole pour l’aboutissement effectif du combat dont l’objectif central est : «Dans chaque territoire africain, la mise du panafricanisme au pouvoir pour la souveraineté et la Renaissance Kamit ».

I.            POURQUOI LA COORDINATION « UMOJA wa PARTIS POLITIQUES  PANAFRICANISTES » ?

Depuis sa création jusqu’à nos jours, le panafricanisme s’est successivement défini comme un mouvement et une idéologie prônant :

  1. Une identité spécifique digne de respect et de considération ;
  2. Une voie pour la libération et l’affranchissement et l’autonomie des peuples noirs ;
  3. Un mouvement pour la libération et l’indépendance ;
  4. Un mouvement pour la renaissance spirituelle ;
  5. Un chantier pour la conquête de l’indépendance et la souveraineté ;
  6. Un chantier pour la Renaissance Kamit.

Depuis l’avènement de ses pères fondateurs (Edward Blyden, W.E.B. Dubois, Marcus Garvey, etc), le panafricanisme a toujours été une idéologie mutiforme qui intègre, à la fois, les volets identitaire, philosophique, économique, culturel et politique. Le politique étant très certainement son expression la plus aboutie car elle englobe et systématise ces différents apports.

Ainsi, de Kwame Nkrumah à Thomas Sankara, en passant par Julius Nyerere, Cheik Anta Diop, Patrice Lumumba et autres, le panafricanisme politique a écrit dans de nombreux territoires africains de très belles pages de la libération et de la dignité de l’Homme Noir.

Aujourd’hui, les panafricanistes doivent s’en inspirer et en faire la doctrine de la libération et de l’unité définitive du peuple africain, en vue de réaliser son objectif stratégique qui consiste en la conquête de la souveraineté et la réalisation de la Renaissance Kamit.

Aussi, l’examen de l’histoire des peuples africains, du continent comme des diasporas historiques, a démontré la constante volonté des africains de conquérir leur liberté et leur souveraineté confisquées. Nous en donnons une illustration, à travers les différents congrès qui ont jalonné la marche du panafricanisme.

  1. Les congrès panafricains, ou les balbutiements du panafricanisme
  1. La conférence panafricaine de 1900

Convoquée et organisée par l’avocat Trinidadien Henry Sylvester-Williams, la première conférence panafricaine a eu lieu à Londres, du 23 au 25 juillet 1900, avec trente-sept (37) délégations territoriales et dix observateurs. W. E. B. Du Bois et Bénito Sylvain y furent présents. Cette conférence, qui est en fait le premier congrès panafricain, a essentiellement appelé à : lutter contre le racisme, associer les colonisés aux gouvernements coloniaux en Afrique et dans les Caraibes et accorder des droits nouveaux aux afro-américains.

1.1.2.     Les quatre (4) premiers congrès panafricains

Après la mort du pionnier, Henry Sylvester-Williams, en 1911, il faut rendre hommage particulièrement à W. E. B. Du Bois d’avoir maintenu la flamme des quatre (4) congrès (1919, 1921, 1923 et 1927) avant le passage de témoin en 1945, à une nouvelle génération incarnée par Kwame Nkrumah et George Padmore.

Sans omettre les efforts colossaux déployés pour organiser chaque congrès dans plusieurs pays (Paris, Londres, Bruxelles, Lisbonne et New York), il faut noter que l’essentiel des résolutions consistait à :

  • adresser des pétitions aux puissances internationales et dominantes d’alors afin d’attirer leur attention sur l’oppression politique et économique des peuples colonisés et à ce qu’elles consentent à associer les Africains aux gouvernements de leurs pays ;
    • lutter contre les discriminations et les inégalités raciales ;
    • apprécier les rapports entre panafricanisme et communisme.

1.1.3.     Le cinquième congrès panafricain de 1945

Le cinquième congrès panafricain, qui se tient à Manchester du 15 au 21 octobre 1945, avec comme animateurs principaux Kwame Nkrumah et George Padmore, un marxiste né dans les Caraïbes, se situait dans le contexte de la fin de la deuxième guerre mondiale, qui a délégitimé à tout jamais le colonialisme, mais juste après la création en 1944 dans cette même ville de la Fédération panafricaine.

 Différemment des précédents congrès qui  avaient  été généralement le fait de la classe moyenne noire britannique et américaine, le congrès de Manchester a été dominé par la présence massive des délégations venues d’Afrique, et des Africains travaillant ou étudiant en Grande-Bretagne. Les participants à ce congrès sont représentatifs d’une nouvelle génération qui prendra le pouvoir dans les futurs pays indépendants, à l’instar de Jomo Kenyatta du Kenya et de Hastings Banda du Malawi.

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La particularité de ce congrès historique est qu’il prit un tournant idéologique plus décisif, avec un ton plus militant, et l’affirmation de l’exigence d’indépendance, comme le souligne Du Bois en ces termes : « Nkrumah jeta dans les limbes les aspirations gradualistes de nos classes moyennes et des intellectuels africains et exprima la volonté d’indépendance solide et réaliste de nos travailleurs, syndicalistes, fermiers et paysans, qui furent représentés de manière décisive à Manchester. »

1.1.4.     Les mérites et les limites des congrès panafricains

Le 5è congrès panafricain fut le dernier congrès à se tenir hors du continent africain. Les congrès qui ont suivi furent généralement organisés par des gouvernements africains, sous la forme de conférences ou de colloques.

Les congrès panafricains ont le mérite de réunir périodiquement tous les panafricanistes pour discuter de la situation de l’Afrique et des territoires nègres. Ce faisant, ils ont permis de nombreuses avancées tant dans l’éveil des consciences, que dans l’affirmation de l’Afrique et des africains comme entités dignes, responsables et éduquées, dont les problèmes posés sont pertinents et gênants pour les puissances impérialistes.

Cependant, il convient de noter que la rupture opérée au 5ème congrès de 1945 dans la détermination des Africains n’a pas été poursuivie. Le 25 mai 1963, à la création de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), ce fut la parfaite illustration du retour et de la victoire des fameuses aspirations gradualistes que dénonçaient Nkrumah en 1945. Les partisans du statut quo et de la consécration des frontières coloniales l’avaient emporté sur ceux qui voulaient le royaume politique continental immédiatement, c’est-à-dire les États-Unis d’Afrique.

1.2.        Les onze années de « défrichage » de la Ligue Panafricaine UMOJA

Le 10 mai 2010 à Reims (France), l’histoire du panafricanisme révolutionnaire a repris des couleurs avec la création de la Ligue Panafricaine du Congo UMOJA (LPC-U). En effet, depuis les congrès panafricains qui ont créé et formalisé la révolution panafricaniste, créant ainsi les conditions de la mise du panafricanisme au pouvoir dans plusieurs territoires panafricains, le panafricanisme révolutionnaire a été momentanément vaincu avec l’assassinat du président Thomas Sankara le 15 octobre 1987. Mais ce 10 mai 2010, des panafricanistes africains se sont retrouvés pour créer un mouvement politique qui transcende les frontières « berlinoises », et dont la mission clairement affichée est la mise du panafricanisme au pouvoir dans les territoires panafricains et la création des Etats Unis d’Afrique.

La problématique qui se présentait aux « pères » de la LPC-U tenait en ces deux interrogations :

  • « Comment aboutir à une Afrique unie sachant que les nationalismes, et les micro-nationalismes (tribalisme, ethnicisme) sont devenus une réalité dans nos Etats ?
  • La colonisation, puis la néo-colonisation renforcée par la mondialisation néolibérale, ont créé des divisions dans nos sociétés. Comment dépasser ces divisions ? ».

(Dans « La vision de la Ligue Panafricain du Congo UMOJA » – Edition L’Harmattan, p15).

Inspirés des réflexions du Cercle Samory, la réponse des fondateurs de la LPC-U apparaît clairement dans ce passage : « Connaissant l’hostilité atavique des chefs d’Etat africains à l’égard de toute forme d’Etat panafricain, la réalisation d’un tel projet passe nécessairement par la montée au pouvoir dans chaque micro-Etat africain, de forces politiques panafricaines. Comme au moment des « indépendances », il faut aujourd’hui un grand parti panafricain, ayant des antennes dans chaque Etat, indépendamment de tout clivage, notamment linguistique (anglophone, francophone, lusophone, hispanophobe, etc). Armé d’un programme fondé sur les enseignements de Kwame Nkrumah  (Discours d’Addis-Abeba, Africa must unite), et de Cheikh Anta Diop (L’Afrique noire précoloniale, Nations nègres et cultures, Fondements économiques et culturels d’un Etat fédéral d’Afrique noire, etc), ce mouvement et ses antennes nationales doivent mettre l’accent sur les enjeux suivants :

  • La nécessité de la connaissance et de la réappropriation par les Africains de leur culture et de leur histoire communes, non point telles qu’elles sont enseignées aujourd’hui à travers des prismes occidentaux, mais à travers des prismes africains ;
  • La nécessité d’une langue africaine commune, langue comme instrument de communication et comme outil de culture ;
  • La nécessité de bâtir une puissante économie africaine autocentrée et auto-entretenue ;
  • La nécessité de doter l’Afrique d’une armée moderne capable de défendre le continent contre toute forme d’agression ;
  • La nécessité de doter l’Afrique d’un système d’enseignement et de recherche performant tourné vers l’étude des réalités multiformes.

La route vers la réalisation d’un Etat fédéral sera semée d’embûches à n’en pas douter, car l’état de délabrement actuel de l’Afrique est délibérément voulu et entretenu par des forces internes et externes qui y trouvent leur intérêt ».

(Dans « La vision de la Ligue Panafricain du Congo UMOJA » – Edition L’Harmattan, p15-16).

Même si, sous certains angles, les positions de départ de la LPC-U ont évolué, voire se sont précisées avec sa mutation en Ligue Panafricaine – UMOJA (LP-U) tout court en juin 2012, nous devons reconnaître que la LPC-U avait globalement planté le décor. Ainsi, à partir 2012, le Congo (LPC-U) devient une Section à part entière tout en permettant à chaque territoire africain de créer une Section. Toutes les Sections sont coordonnées par des instances fédérales, tel un Etat fédéral avant l’heure.

C’est pourquoi, avant de poursuivre, il faut saluer la réorientation stratégique de la lutte pour la mise du panafricanisme au pouvoir en axant le combat sur le terrain politique. Cette réorientation stratégique de la lutte, c’est l’apport le plus déterminant des fondateurs de la LPC-U qui ont permis aux panafricanistes du monde entier d’entrevoir la libération de l’Afrique et la construction des Etats Unis d’Afrique, en nous dotant d’un mouvement qui transcende les frontières berlinoises, et qui affirme clairement que « la mise du panafricanisme au pouvoir dans chaque territoire panafricain » doit être la première mission des panafricanistes dudit territoire.

Aussi, appeler à perfectionner le schéma de départ, pour une lutte beaucoup plus incisive, n’enlève en rien au mérite historique des pionniers de l’assemblée générale constitutive du 10 mai 2010 à Reims.

Cependant, il faut reconnaitre qu’au bout d’une décennie de combat, en 2021, il n’y a que trois Sections Territoriales (Niger, Congo et Côte d’Ivoire) qui ont franchi le cap du statut de partis politiques panafricanistes, régulièrement déclarés dans leurs territoires respectifs.

Dans le même temps, d’autres partis politiques de même obédience non estampillés LP-U, ont vu le jour sur le continent.

En raison de l’expérience spécifique qu’ils ont en partage, et dans le souci de mutualiser leurs efforts, de capitaliser leurs acquis, et de répondre à une expression des masses populaires de plus en plus pressante, la Ligue Panafricaine UMOJA – Niger, la Ligue Panafricaine – UMOJA Cote d’Ivoire et la Ligue Panafricaine – UMOJA Congo, ont initié une plateforme, ouverte à tout parti politique panafricaniste constitué ou en formation pour penser et coordonner ensemble, nos luttes multiformes. Plus que jamais : « Umoja Ni Nguvu ! », expression swahili qui signifie «  l’Union fait la Force » !

II.           LES FONDEMENTS IDEOLOGIQUES ET PROGRAMMATIQUES DE LA COORDINATION « UMOJA wa PARTIS POLITIQUES PANAFRICANISTES »

Voici les éléments constitutifs des fondements de la coordination « UMOJA wa Partis Politiques Panafricanistes » :

2.1.        L’idéologie de la coordination UMOJA wa Partis Politiques Panafricanistes

La coordination « UMOJA wa Partis Politiques Panafricanistes »en sigle « UMOJA-3P », est un regroupement de partis et organisations politiques panafricanistes, s’accordant sur la définition du panafricanisme comme suit :

  1. Le Panafricanisme est né du maillage historique de la philosophie de l’Afrique antique basée sur la Maât, et des nombreux combats menés par les Africains pour leur souveraineté et leur prospérité, la Maât prônant l’équilibre, la justice, l’ordre cosmique, la vérité, la rectitude et la paix.
  2. Le Panafricanisme, également basé sur les civilisations africaines dont « La charte du Mandé », fait également sien l’héritage théorique et politique de tous les « pères » du panafricanisme : WEB Dubois, Kwame Nkrumah, Julius Nyerere, Patrice Lumumba, Cheik Anta Diop, Thomas Sankara, etc.

2.2.     La stratégie de la coordination UMOJA wa Partis Politiques Panafricanistes

Au vu de l’absence d’outils politiques adéquats et aboutis, pour mener à bien la révolution panafricaniste, UMOJA-3P :

  1. Réaffirme la nécessité de revenir aux recommandations de l’Assemblée générale constitutive de la Ligue Panafricaine du Congo – UMOJA en 2010, inspirés de l’analyse du Cercle Samory, depuis 1984.
  2. Réaffirme l’impérieuse nécessité de créer une large plateforme composée de partis politiques panafricanistes, issus de l’expérience LP-U ou pas, afin de coordonner les activités et les stratégies dans différents territoires et suivre l’avancement de la mise au pouvoir du panafricanisme.

2.3.        La politique de la coordination UMOJA wa Partis Politiques Panafricanistes

  1. La coordination UMOJA wa Partis Politiques Panafricanistes lutte pour « La mise du panafricanisme au pouvoir et la réalisation de la Renaissance Kamit » dans chaque territoire du continent ou des territoires nègres, en créant dans chaque territoire un Etat Anti-impérialiste suivant le mot d’ordre réaliste principal de la Souveraineté sous toutes ses formes : idéologique, spirituel, politique, économique, monétaire, scientifique, social, culturel et linguistique.
  2. Pour la coordination UMOJA wa Partis Politiques Panafricanistes, les Africains ont très peu de chances de gagner le combat contre l’impérialisme international en sacralisant les frontières issues de la Conférence de Berlin de 1885. Pour eux, aucun territoire panafricain ne peut, à lui tout seul, se sortir durablement des griffes de l’ogre impérialiste si tous les territoires africains et ceux des territoires nègres ne se mettent pas ensemble, les Etats Unis d’Afrique étant l’étape stratégique à atteindre pour garantir leur Souveraineté et leur développement souverain rapide et durable.
  3. Le combat de la coordination UMOJA wa Partis Politiques Panafricanistes pour la souveraineté de l’Afrique est un combat anti-impérialiste et anticolonialiste, qui se fera non pas seulement en paroles, mais par des initiatives concrètes de souveraineté, d’unité et de liberté.

2.4.        Programme immédiat pour « La mise du panafricanisme au pouvoir »

2.4.1.     Le changement des mentalités

  1. Les puissances impérialistes, pour asseoir durablement leur domination, ont inculqué aux africains des clichés du genre : nous ne sommes pas intelligents, courageux, honnêtes, créateurs, gagneurs, libres, indépendants, souverains, etc, que nos us et coutumes sont démoniaques, que notre habillement, nos nourritures, notre musique et nos danses sont sauvages, que nous n’avons pas de langues mais des dialectes, pire, que l’Afrique, qui est pourtant la mère de l’humanité et la mère des civilisations, n’a jamais connu Dieu, et qu’il n’y a de véritable Dieu que leurs dieux, etc.
  2. Or l’histoire, les sciences et le bon sens démontrent le contraire, en prouvant que nous sommes intelligents, libres, indépendants, souverains, etc. Steve Biko avait prévenu : « L’arrogance du colonisateur dépend de l’attitude du colonisé ».
  3. Pour toutes ces raisons, les partis membres de la coordination UMOJA wa Partis Politiques Panafricanistes exhortent tous leurs militants et sympathisants, et tous les panafricanistes, à se libérer des clichés d’hommes dominés et soumis, pour affirmer haut et fort leur liberté, leur indépendance, leur génie créateur, leur souveraineté, leur créativité légendaire.

2.4.2.     L’anti-impérialisme, l’anticolonialisme et l’anti-néocolonialisme

  1. Les partis membres de la coordination UMOJA wa Partis Politiques Panafricanistes sont contre toute politique impérialiste et colonialiste, toute visée hégémoniste et expansionniste. Ils soutiennent, sur le principe, le droit des peuples à l’autodétermination.
  2. Dans le respect de leur Souveraineté, les partis politiques membres de la coordination UMOJA wa Partis Politiques Panafricanistes réclament, ici et maintenant, la dénonciation de tous les accords néocoloniaux de coopération, puis la renégociation de nouveaux accords respectant leur souveraineté et leur dignité, sur la base de l’égalité et du respect mutuel.

2.4.3.     La souveraineté sous toutes ses formes

  1. Les partis politiques membres de la coordination UMOJA wa Partis Politiques Panafricanistes luttent pour la souveraineté des territoires africains et des territoires nègres aux plans spirituel, idéologique, politique, judiciaire, économique, monétaire, scientifique, social, culturel et linguistique.
  2. Les partis politiques membres de la coordination UMOJA wa Partis Politiques Panafricanistes préconisent le développement durable souverain des territoires panafricains, par l’application du mot d’ordre « UMOJA Ni Nguvu », expression Swahili qui signifie l’union fait la force, en mutualisant nos énergies et nos moyens, car l’on dit en Afrique que « Ce sont les petits marigots qui font les grands fleuves ».

2.4.4.     L’unité effective des peuples

  1. En 1961, le président Kwame Nkrumah lançait aux africains, « Divisés, nous sommes faibles, unie, l’Afrique pourra devenir pour de bon l’une des plus grandes forces de ce monde ». S’inspirant de cette déclaration, les partis politiques membres de la coordination UMOJA wa Partis Politiques Panafricanistes militent pour l’unité effective des peuples d’Afrique et des territoires nègres. Or cette unité ne peut se faire qu’à partir de critères communs du paradigme africain.
  2. Dans le respect des frontières ancestrales de nos territoires, et non des frontières berlinoises.
  3. Or en Afrique, le premier critère d’identification d’un peuple, c’est son territoire. C’est pourquoi, les partis politiques membres de la coordination UMOJA wa Partis Politiques Panafricanistes, entendent, concernant le foncier, tout en prenant comme idéal le paradigme africain, privilégier l’équilibre entre la sacralité des terres sur le continent et les réalités des migrations continentales ancestrales. 
  • Programme pour « la Renaissance Kamit »

2.5.1      La création des Etats Unis d’Afrique

  1. De nos jours, l’humanité évolue par grands blocs géopolitiques et géostratégiques qui se disputent le contrôle du monde. C’est pour faire de l’Afrique une force qui compte dans le monde que Marcus Garvey a lancé en 1924 le concept des Etats Unis d’Afrique, concept  qui a été approuvé au 5è Congrès panafricaniste de Manchester en 1945. Mais ce processus a été constamment torpillé par les puissances impérialistes, qui y voient la fin définitive de leurs pillages et de leur suprématie.
  2. Pour les partis politiques membres de la coordination UMOJA wa Partis Politiques Panafricanistes, la création des Etats Unis d’Afrique est une exigence incontournable, et se fera pas à pas, brique par brique, chaque territoire devant prioritairement « Mettre le panafricanisme au pouvoir dans son propre pays ». Puis nous proclamerons les Etats-Unis d’Afrique dès que deux Etats panafricains auront voté par référendum l’Etat Fédéral, peu importe que ces deux Etats soient grands ou petits, très ou peu peuplés, qu’ils aient ou non des frontières communes.

2.5.2      La renaissance politique, diplomatique, judiciaire et militaire

  1. L’Etat Fédéral sera doté d’un gouvernement fédéral unique, d’une diplomatie unique, d’une justice fédérale unique et d’une armée fédérale unique.
  2. Ici et maintenant, dans le cadre de la Souveraineté de l’Afrique, les partis politiques membres de la coordination UMOJA wa Partis Politiques Panafricanistes réclament la fermeture immédiate de toutes les installations et missions militaires étrangères installées sur le continent africain et dans les territoires nègres, la dénonciation de tous les accords de coopération militaire, la négociation de nouveaux accords sur la base de l’égalité et du respect mutuel, et la mention dans la Constitution de chaque territoire, « L’interdiction absolue d’établissement d’une base militaire étrangère sur le territoire ».

2.5.3      La renaissance économique, monétaire, scientifique, industrielle et environnementale

  1. Les partis politiques membres de la coordination UMOJA wa Partis Politiques Panafricanistes dénoncent avec vigueur le pillage éhonté des richesses de l’Afrique et des territoires nègres par les puissances impérialistes et leurs suppôts locaux, et exigent la dénonciation de tous les accords léonins de coopération et la négociation de nouveaux accords basés sur l’égalité et le respect mutuel.
  2. Les partis politiques membres de la coordination UMOJA wa Partis Politiques Panafricanistes luttent pour la Souveraineté sur toutes les ressources et tous les secteurs stratégiques de l’économie.
  3. Les partis politiques membres de la coordination UMOJA wa Partis Politiques Panafricanistes militent pour la Renaissance Kamit qui se décline au plan économique par l’application du slogan, « UMOJA Ni Nguvu !: » (l’union fait la force en Swahili), avec un modèle panafricain de production, de gestion et de redistribution des richesses, la sortie immédiate du franc CFA, la création d’une monnaie et d’un système monétaire africain unique, et la mention dans le code des investissements de chaque territoire, de « l’obligation absolue de transformer en produits finis ou semi-finis, toutes les matières premières produites dans le pays ».
  4. Les partis politiques membres de la coordination UMOJA wa Partis Politiques Panafricanistes sont conscients que la question de l’eau est devenue une question de vie ou de mort sur les autres continents. C’est pourquoi un accent particulier sera mis sur la gestion des ressources hydrauliques existantes, et la recherche et la promotion de nouvelles réserves. De même, il sera mis en place un programme panafricain de protection de l’environnement, notamment la sauvegarde des forêts, des mers, des cours d’eau et des lacs, en priorisant la reverdisation des déserts dont celui du Sahara, pour créer des espaces de vie suffisants pour tous les panafricains.

2.5.4      La renaissance sociale, sanitaire et scolaire

  1. Les partis politiques membres de la coordination UMOJA wa Partis Politiques Panafricanistes exigent la dénonciation, puis la renégociation sur la base de l’égalité, de tous les accords de coopération aux plans social, sanitaire et scolaire, et exhorte les scientifiques panafricains à faire ressortir les héritages de l’Afrique antique en matière de société, de santé et d’éducation, pour adapter les enseignements et les créations dans ces domaines au paradigme africain.
  2. Les partis politiques membres de la coordination UMOJA wa Partis Politiques Panafricanistes conçoivent l’instruction et l’éducation comme faisant partie de la formation permanente de la vie, une liaison étroite devant être établie entre l’enseignement et le travail socialement utile de chaque classe d’âge, et le génie créatif africain.

2.5.5      La renaissance culturelle et linguistique

  1. La sagesse africaine enseigne que « la meilleure manière de posséder un homme, c’est de posséder son âme ». Aussi, par divers artifices, spirituels, philosophiques, politiques et culturels, les puissances impérialistes ont lié les Africains, pieds, mains et âme, pour pouvoir les dominer durablement.
  2. Les partis politiques membres de la coordination UMOJA wa Partis Politiques Panafricanistes exigent la Souveraineté culturelle et spirituelle des peuples d’Afrique et des territoires nègres.
  3. Les partis politiques membres de la coordination UMOJA wa Partis Politiques Panafricanistes considèrent comme le caractère le plus visible et le plus humiliant de la domination impérialiste, l’usage de la langue de l’ex-puissance esclavagiste et colonialiste comme la langue officielle du pays. C’est pourquoi les partis politiques membres de la coordination UMOJA wa Partis Politiques Panafricanistes luttent pour la Souveraineté linguistique de l’Afrique, le swahili devant être la langue officielle commune de l’Etat fédéral.

CONCLUSION

L’organisation de la Ligue Panafricaine du Congo – UMOJA (LPC-U), depuis sa création, le 10 mai 2010, en France, a tracé les sillons de la lutte pour la mise du panafricanisme au pouvoir, à savoir l’engagement dans le combat politique sur le continent, armé des idéaux du panafricanisme révolutionnaire. En 2012, la LPC-U s’est muée en Ligue Panafricaine – UMOJA tout court, donnant ainsi la possibilité à chaque Territoire de créer sa Section d’une part, et à la Diapora de s’organiser, d’autre part.

Ce qui a manqué aux luttes précédentes, depuis les congrès panafricains jusqu’à nos jours, c’est l’absence d’une organisation globale, avec un objectif stratégique bien défini, mais aussi la volonté farouche des panafricanistes à assumer le leadership politique, au lieu d’en appeler à l’engagement par procuration.

L’initiative de la Coordination UMOJA wa Partis Politiques Panafricanistes est structurée autour des engagements suivants :

  1. L’obligation de l’engagement politique de tous les militants et de toutes les structures des partis politiques panafricanistes ;
  2. L’obligation pour le parti politique et les militants dudit pays, qu’ils vivent sur le continent ou en diaspora, de se fixer comme tâche première, de mettre le panafricanisme au pouvoir dans leur pays.

Au plan du combat immédiat, il s’agit d’œuvrer pour la mise du panafricanisme au pouvoir dans chaque territoire panafricain, avec :

  1. Le changement des mentalités
  2. La conquête de la souveraineté sous tous les angles
  3. L’unité effective des peuples,
  4. La fédération de toutes les initiatives socioéconomiques de développement

Au plan de la Renaissance Kamit, quoique la phase de mise du panafricanisme au pouvoir en fasse partie, elle se caractérise par :

  1. La création rapide des Etats Unis d’Afrique
  2. La renaissance aux plans idéologique, politique, économique, social, culturel et linguistique

A présent, la voie est tracée et que les moyens de la lutte sont identifiés, il ne reste plus qu’à passer à l’action. Les peuples d’Afrique et des territoires nègres ont les yeux rivés sur nos partis politiques territoriaux regroupés au sein de la coordination UMOJA wa Partis Politiques Panafricanistes.

Haut les cœurs frères et sœurs !

Ici et maintenant, mobilisons-nous pour la mise du panafricanisme au pouvoir dans nos territoires respectifs, pour leur souveraineté et la Renaissance Kamit.

Panafricanistes du continent et de la diaspora, organisons nous !

Obtenons le royaume politique !

La victoire est de notre côté !

Vive la souveraineté de l’Afrique !

Vive la Renaissance Kamit !

UMOJA, NI NGUVU !

(L’union fait la force !)

Fait le 27 novembre 2021

Les partis politiques membres de la coordination « UMOJA wa Partis Politiques Panafricanistes »

Pour la Ligue Panafricaine – UMOJA Congo

SENNY Henda Diogène

Président

Pour la Ligue Panafricaine – UMOJA Côte d’Ivoire

POEAN Mingni Mathurin

Président

Pour la Ligue Panafricaine – UMOJA Niger

MAMAN DJIBRIKI Abdoul Razak

Président

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